CSE Central du 23 octobre 2025



Pour la CFDT, l’entreprise fait face à de très sérieuses difficultés qui sont masquées par l’effervescence autour des contrats Rafale ou par le niveau de trésorerie.

Le "Make in India" prend de plus en plus de place sans que vos élus n’aient de visibilité quant à la pérennité des emplois et des compétences à moyen et long terme.

En 2024, près de 70 % de nos fabrications étaient réalisées par des coopérants et sous-traitants. Qu’en sera-t-il à terme ?

Que fabriquerons-nous encore dans les années à venir alors que la Direction vient d’annoncer une nouvelle salve de transfert de production en Inde ?

Quelle sera la charge de travail de notre bureau d’étude à l’avenir quand il sera lui aussi mis en compétition avec les ingénieurs indiens ?

C’est maintenant qu’il faut se poser ces questions et la CFDT persiste à dire qu’il est du devoir des élus d’utiliser leur droit d’alerte économique pour qu’un expert, extérieur et indépendant, nous éclaire sur les conséquences de la stratégie de l’entreprise.

C’est pourquoi la CFDT reste perplexe quant au fait d’être la seule organisation syndicale à faire cette demande…

 


Après la lecture des déclarations des Organisations Syndicales, le Directeur Général Délégué (M. Segalen) a lu son discours. Il y évoque notamment :

  • Les difficultés budgétaires françaises avec +67 M€ de surtaxe sur l’impôt des sociétés

Mais surtout le renoncement à mettre en place une FAL (Final Assembly Line) du F2000 en Inde face aux droits de douane américains imposés à l’Inde (50 %).

Conséquences positives pour nos établissements :

  • La suspension du transfert du montage général et de la piste (Mérignac).

  • La suspension du transfert de l’assemblage de la voilure (Martignas).

  • La suspension du transfert de l’assemblage du PH (Poitiers).

Conséquences négatives : l’équivalent, en volume d’heures, est transféré à DRAL, ce qui comprend :

  • L’assemblage des sous-ensembles des T12 Falcon (Cergy + sous-traitants concernés)

  • L’assemblage des volets, des élevons et des aérofreins de Falcon, réalisé notamment chez nos sous-traitants

  • La duplication des installations de Poitiers pour la finition des verrières et des pare-brise Rafale

  • L’approvisionnement des pièces primaires associées réalisées à Seclin et chez nos sous-traitants

Pour cela, un nouveau bâtiment sortira de terre chez DRAL.

 


EMPLOIS ET TRANSMISSION DES SAVOIRS

La Direction est confiante quant à l’atteinte des objectifs de recrutement malgré des difficultés à Cergy.

Saisi de la question du niveau de sous-traitance, le DGD admet (enfin) une corrélation avec les performances des établissements, tout en persistant à dire qu’il faut retrouver nos performances passées.

Pour la CFDT, il n’est pas question de faire l’autruche. Oui, il est important de revenir à nos performances passées.

Mais pour cela, il est temps que la Direction accepte aussi de changer sa façon de voir les choses.

  • Il faut en finir avec la verticalité des décisions.
  • Il faut en finir avec le tout indicateur.
  • Il faut arrêter de multiplier les réorganisations sans analyser les causes des échecs précédents.
  • Il faut pleinement intégrer les salariés dans les processus de décision.
  • Il faut accepter de s’appuyer sur les remontées de terrain des représentants du personnel.
  • Il faut enfin revenir à un temps de formation et d’accompagnement suffisant à l’amélioration de notre qualité.
  • Il n’est plus possible qu’une personne fraichement formée, soit formatrice à son tour pour un nouvel embauché.

Sur ce dernier point, le DGD dit réfléchir à ce que les salariés les plus anciens puissent être formateurs avant leur départ en retraite.

C’est une très bonne idée… de la CFDT !

Ainsi, fin octobre 2024, la CFDT proposait à la Direction de « de réfléchir à des dispositifs d’incitation permettant à celles et ceux, qui pourraient partir en retraite, de prolonger le travail moyennant une contrepartie. ».

La balle est dans leur camp !


SCAF

Le SCAF est un sujet stratégique et d’inquiétude pour Dassault. La négociation est en cours pour la Phase 2 (démonstrateur).

Si la Direction est volontaire et souhaite que les choses avancent, elle s’inquiète de l’absence de reconnaissance du statut de leader et, plus encore, de la volonté affichée de l’Allemagne d’exclure Dassault du projet, sans que cela émeuve nos responsables politiques…

 


DIRECTION ET UNSA EN PHASE POUR RÉDUIRE LE TÉLÉTRAVAIL ?

Pour le DGD, « le télétravail, ça ne marche pas ». Le ton est donné.

La Direction assume donc son tour de vis pour la campagne 2026.

Sur quelle base ? Aucune, si ce n’est un vague sentiment et finalement un manque de confiance envers les salariés.

Mais il faut dire que la Direction a pu également s’appuyer sur les propos de l’UNSA, qui, lors du CSE Central de janvier 2025, avait soutenu la Direction en indiquant : « Je suis un peu comme vous, je ne suis pas convaincu de son efficacité ».

Sans commentaires

 


RISQUES PSYCHOSOCIAUX

Les élus ont demandé que la Direction transmette l’intégralité des données brutes de l’enquête.

La DRH va regarder…

Quant à la comparaison entre l’enquête de 2022 et celle de 2025, elle n’a tout bonnement pas été faite.

Ça vaut bien le coup…

Pourtant elle permettrait de comparer la vision des managers (enquête 2022) et celle de l’ensemble du personnel (enquête 2025).

 


ARRÊTS MALADIE

En temps normal, la Direction subroge les indemnités versées, que ce soit pour les frais de santé ou pour la prévoyance.

Mais la Direction admet qu’il peut y avoir des couacs quand il y a des arrêts successifs, notamment.

Pour la CFDT, il est important de mettre rapidement en place un système d’alerte qui puisse détecter le versement de paies anormalement "incomplètes".

Ces situations sont toujours très préjudiciables aux salariés concernés.



Compte rendu CFDT - CSE Central du 23 octobre 2025