Début mars, les 4 Organisations Syndicales, CFE-CGC, CFDT, CGT et UNSA ont demandé une entrevue au PDG à l’issue de la dernière réunion de négociation et se sont entendues sur des revendications communes en intersyndicale. Lors de cette entrevue, la Direction Générale a annoncé ses dernières propositions avec un budget de 6,2 % et 140 € de talon pour tous.
Lundi 27 mars la CFDT a annoncé à la Direction qu’elle ne signait pas l’accord NAO.
En effet, que celui soit signé ou non, la Direction octroyait 140 € au 1er janvier à l’ensemble du personnel.
Signer l’accord serait revenu à le cautionner. A dire que ces sommes étaient suffisantes et acceptables. Or la CFDT pense que Dassault a les moyens de garantir à l’ensemble de son personnel le maintien de son pouvoir d’achat.
Le 28 mars, coup de théâtre : La Direction a changé les règles.
Voyant qu’elle n’obtenait pas d’accord, la Direction a choisi de conditionner les 140 € à la signature majoritaire des Organisations Syndicales. Sans signature majoritaire, le talon retomberait à 110 € et le budget à 5,5 %.
Le 30 mars, l’intersyndicale CFE-CGC, CFDT et CGT a décidé de formuler une ultime proposition : passer de 140 € à 150 € et augmenter le budget de 6,2% à 6,4%.
L’UNSA décidant de faire cavalier seul, fragilisant une intersyndicale inédite, la Direction a refusé cette dernière proposition.
Ainsi, les adhérents CFDT ont été consultés de nouveau sur la signature, ou non, de l’accord.
Cette fois il n’était plus question de « cautionner » les 140 €, mais, de façon responsable, d’éviter que les salariés ne retombent à 110 €.
De façon pragmatique, la CFDT a choisi de ne pas prendre ce risque et a accepté de signer cet accord, tout en maintenant que notre entreprise aurait pu choisir d’aller plus loin pour ses salariés.
Nous aurions pu choisir de refuser de signer, en espérant une signature majoritaire d’autres organisations syndicales. Comme le font parfois certains pour d’autres accords, comme ceux sur la Participation et l’Intéressement.
Mais la CFDT n’a jamais fui ses responsabilités.
L’autre option aurait été de créer une mobilisation importante et durable.
Mais entrer en conflit et risquer de faire perdre de l’argent aux salariés pour obtenir 10 € de plus (pour atteindre le 150 € demandés par l’intersyndicale) ne nous a pas semblé réaliste avec la bataille contre la réforme des retraites qui pèse déjà sur de nombreux salariés.
C’est donc en responsabilité que la CFDT a choisi de signer l’accord NAO 2023.
Cet accord NAO, avec un budget identique entre Non-Cadres et Cadres, aurait certainement pu être plus important si toutes les Organisations Syndicales étaient restées soudées au sein de l’intersyndicale.
Même si nous ne sommes pas pleinement satisfaits du résultat, nous savons que cet accord reste l’un des meilleurs de la métallurgie.
Nous savons aussi que son niveau est intimement lié au rapport de force qu’ont su créer la CFDT et la CGT lors du conflit social l’année passée.
Argenteuil - Signature de l'accord NAO 2023
