Monsieur le Président,
Au dernier CSE, la CFDT, non signataire de l’accord de déploiement de la nouvelle convention collective, vous avertissait des dangers à ne pas respecter l’esprit du guide pédagogique paritaire. Celui-ci prévoit l’implication réelle des salariés et l’analyse du contenu des emplois avec leurs managers.
D’ailleurs, certains managers sont en désaccord avec des cotations réalisées en centrales mais doivent pourtant les justifier au sein de leur équipe.
Malgré les 16 mois écoulés depuis la signature de la nouvelle convention collective, qui vous laissaient le temps d’anticiper et de préparer sa mise en oeuvre effective au 1er janvier 2024, vous avez lancé une première version d’essai pour voir la réaction du terrain.
Et quand le terrain résonne avec de la grogne sociale, comme le mouvement spontané des monteurs, vous n’avez pas d’autre solution que de jouer au pompier pyromane, en intervenant directement et personnellement auprès des salariés en colère.
Mais le mal est fait, car même en promettant un pseudo-réajustement de cotation à certains salariés il vous sera compliqué de retrouver confiance, cohésion et adhésion.
Pour la CFDT, votre méthode de déploiement, acceptée par la CFE-CGC et l’UNSA, n’est pas la bonne.
Celle-ci génère incompréhensions, contestations sur les cotations en plus de situations conflictuelles, et cela du compagnon à l’ingénieur en passant par le technicien.
Sur Argonay, les résultats de l’enquête, organisée par la CFDT sur le sujet, auprès des salariés le confirment :
- 70% de salariés mécontents de leur fiche emploi
- 85% insatisfaits de leurs cotations.
La CFDT ne peut que regretter que Dassault Aviation n’ait pas saisi l’occasion de la nouvelle classification pour améliorer l’attractivité des emplois, développer le dialogue professionnel et renforcer la confiance des salariés.
La CFDT s’est toujours voulue novatrice, réformiste et engagée dans les accords respectant les salariés.
Le mépris ressenti au travers de certaines cotations est dévastateur et nous conforte dans notre NON signature de l’accord en question.
Alors que notre Société se veut filière d’excellence, fleuron de l’industrie française, vous renvoyez le message, au travers de ces faibles cotations, que nos métiers sont « standards ».
Quid de nos spécificités ? Quid de la reconnaissance ?
Cette méprisante réduction porte atteinte à votre plus bel outil, selon vos dires, à savoir : l’HUMAIN.
Vous avez voulu mener seul ce projet et vous en assumerez seul les conséquences.
