Biarritz - CR CSE du 28 Octobre 2022



Orientations du plan de formation/développement des compétences de l’année 2023

La CFDT s’est abstenue sur le contenu de ce plan.

Chaque année ce plan est contraint et ne propose pas un choix de formation suffisamment important qui répondrait aux attentes des salariés. Une de nos demandes était de créer un module de formation pour l’encadrement et les salariés qui auront en charge d’animer les groupes d’expression des salariés prévus dans l’accord QVT.

La Direction dit non. Pourtant nous sommes persuadés que la restauration du dialogue et de la confiance que tous réclament depuis la fin du conflit 2022 passe par une maîtrise mieux formée à cette tâche pour que cela réussisse et débouche sur de véritables améliorations pour tous.

Nous avons le sentiment que la Direction applique cet aspect de l’accord par obligation mais ne met pas les moyens et suffisamment l’accent sur les objectifs humains de l’exercice.


Plan de charge :

Le potentiel est de 413 spé fab (équivalent temps plein) auxquels s’ajoutent 68 sous-traitants (49 Potez/AAA sur T15 Legacy + 10 SPI, 6 Latécoère et 3 Pika), et 130 intérimaires.


M. AJARRISTA a présenté aux élus ce que sera l’établissement au gré des augmentations de cadence du Rafale avec comme fil rouge sous-traitance in situ et externalisations !

Sous-traitance in situ à partir du 2ème trimestre 2023 :

  • Le T15 du F10X sera bien envoyé à Martignas avant qu’il rejoigne le nouveau hangar qui doit être construit à Mérignac. Mérignac en aura la maîtrise d’oeuvre. Les T15 du F8X et F6X seront confiés à des sous-traitants in situ à Biarritz avant de partir à Mérignac (12/2023 et 06/2024).
  • Stade 1 du Plan Central F8X et F6X (03/2023)
  • Le T5 du F6X (03/2023)
  • La finition du T3 du F2000 (12/2022)
  • Le T56 Rafale sera sous-traité in situ avant son départ en Inde (06/2023)

Pour les éléments Rafale, la question de la double source reste posée. Qui fait pour les commandes France, qui fait pour les commandes export ?

Externalisations :

  • le T56 du Rafale qui part chez DRAL à la mi 2025 après avoir été sous-traité in situ
  • Equipement Rafale C25, C27, C30, C32 et C34 (01/2023)
  • Revêtements composites canards et dérive Rafale (06/2024)
  • De plus, M. AJARRISTA a annoncé l’externalisation de nombreux travaux de peinture : pour le Rafale la peinture du T34 et T56 et la peinture SER ainsi que pour le Falcon la peinture des plans centraux F6X et F8X et les réservoirs arrière du F8X (01/2023 et 06/2023).

Commentaire CFDT :

C’est la fin de la compétence de Biarritz sur les coutures fuselage et le câblage. Cela inquiète pour l’avenir. Même si on nous dit que la compétence composite reste à Biarritz, il en demeure pas moins que des travaux de cette technologie vont partir à Nantes et que la société Duqueine s’installant dans l’agglomération Bayonnaise, des travaux thermoplastique pourraient y être externalisés .

Sous les explications très intéressantes et feutrées de notre Directeur, on devine une transformation beaucoup plus violente qui risque de conditionner notre avenir pour très longtemps.

Ce tournant que semble prendre la Société pour notre établissement est un énorme gâchis de compétences. A l’horizon 2025, l’usine de Biarritz ne fera que du composite et de la structure Rafale. On perd notre dualité et cela fragilise fortement l’établissement. Certes, on parle de cadence 3, 4 voire 5 pour le Rafale mais cela ne durera que le temps des commandes.

Dans 10 ans, quel sera le sort réservé à notre établissement ?

Des petites phrases comme « Martignas et Mérignac ont des terrains », « Biarritz n’en a pas », ou « nos murs sont anciens, il faudrait évoluer dans du neuf » ne nous rassurent pas du tout.

Si on rajoute l’injuste disgrâce dont sont affublés les salariés de Biarritz, on a de quoi être plus que jamais aux aguets du sort qui est réservé à notre établissement.


Supply Chain :

Elle se dégrade fortement chez les fournisseurs d’équipement et continue à être problématique chez les fournisseurs de pièces primaires.

Le retard de livraison des T12 d’Argenteuil entraîne un arrêt de chaîne des T15 du F6X.


Sous-traitance in situ :

ce mode de travail implique des relations bien encadrées entre le donneur d’ordre et le sous-traitant. Mais force est de constater que certaines pratiques et la non connaissance de ce sujet font apparaître des liens de subordination juridiquement condamnables. Nous avons demandé à la direction de faire appliquer les règles en la matière dans tous les services qui utilisent de la sous-traitance in situ.

La CFDT restera vigilante.

Il est déjà difficile d’accepter que la Direction ait de plus en plus recours à ce mode de travail au sein de notre établissement mais si en plus il ne se pratique pas correctement, la CFDT n’hésitera pas à le dénoncer. La Direction doit faire un rappel dès le 7 novembre.


Travaux en cours :

  • Au hall 3 et au hall 2, les travaux devraient se terminer pour la fin de l’année.
  • Au hall 47, la dalle est terminée. Le massif de la surfaceuse est avancé à 50%.

Effectifs :

Fin septembre l’établissement compte 875 salariés Dassault dont 197 équipiers. A cela s’ajoutent 252 sous-traitants sur place et 158 intérimaires.

Donc, 1285 personnes passent le portail de l’usine le matin.


Transport du personnel :

La Direction envisage de mettre en place un système de navettes électriques 9 places conduites par des salariés Dassault.

Pour la CFDT, l’existence de ces navettes ne peut s’entendre qu’en complément des bus actuels. La Direction nous dit que sa philosophie est de réduire l’utilisation de voitures personnelles et de favoriser le transport collectif sous toutes ses formes (bus, navettes et covoiturage).

Pour les navettes, elle nous explique comment cela fonctionne à Mérignac : assurance payée par la Société, chargement électrique sur le site (si carburant, carte carburant fournie), système de chauffeur régulier et chauffeur remplaçant (congés, maladie, etc…), prime ainsi que la possibilité pour le chauffeur d’utiliser ce véhicule le weekend à déterminer en central.

Nous restons dubitatifs sur ce projet et craignons que ces belles idées cachent la disparition des bus qui rendent service à bon nombre de salariés.


Service médical :

Le nouveau médecin du travail arrivera en janvier. Pour l’instant, c’est le médecin de Saint Cloud qui se déplace sur le site.

Nous avons soumis à la Direction l’idée de recruter un psychologue du travail dans la Société comme il avait été embauché un ergonome il y a quelques années.

M. BON nous explique que le service médical à un partenariat avec l’IAPR pour des psychologues extérieurs.

La CFDT pense qu’il est préférable que le praticien connaisse correctement l’établissement pour pouvoir apporter une aide efficace.


Entretiens professionnels:

Nous avons demandé que les salariés bénéficient d’une formation pour se préparer à ces entretiens et remplir leur CVP.

La Direction nous dit qu’un descriptif est disponible dans le portail RH. Pour autant, cela n’est pas suffisant.


Caméras de surveillance :

Le Directeur a présenté aux élus les règles qui entourent l’utilisation des caméras récemment installées. On peut remarquer que grâce aux actions menées (déclarations en CSE, pétition, démarches en central), des lignes ont bougé : les personnes habilitées à visionner ces images ne sont plus que le Directeur de l’Etablissement et l’Officier de Sécurité ; la conservation des données sera de 15 jours maxi (contre 30 auparavant) sauf en cas de procédure.

Bien que les lignes bougent un peu favorablement, le projet n’est pas abandonné et nous avons signalé au Directeur des caméras directement axées sur des salariés et non sur des allées comme initialement expliqué.

Notre démarche auprès de la CNIL au niveau central est en partie faite pour dénoncer ces abus.


Budget CSE 2023 :

2 projets étaient présentés au vote. Celui de la CFDT a recueilli 9 voix et celui de la CGT 4 voix. La CGC n’en a pas présenté.

Nous vous détaillerons dans une prochaine information les améliorations et les nouveautés de ce futur budget.


Conclusion :

Monsieur le Directeur, et Messieurs et Mesdames de la Direction Générale,

Au terme de ce CSE la CFDT s’inquiète du sort de notre établissement. En le fragilisant, vous hypothéquez son avenir. Les salariés méritent un meilleur traitement et de meilleures perspectives. Leur enlever petit à petit tous les travaux dans lesquels ils ont toujours été performants est insultant et réduit votre vision de l’avenir à une notion de m².

Chaque mois, la Direction Générale en rajoute une couche (les caméras, les externalisations, le développement de l’intérim) ce qui forge un sentiment d’écoeurement dans le personnel de Biarritz.

Alors que la charge actuelle et à venir nécessite un plan ambitieux d’embauches, vous préférez avoir recours à la sous-traitance in situ et à l’intérim.

La CFDT vous le redit, votre stratégie pour Biarritz est terriblement anxiogène et ne favorise pas le retour à un bon climat social.
A moins que comme chaque année, votre stratégie soit directement liée aux prochaines NAO 2023 et consisterait à jouer sur la peur pour contenir les salariés…



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